dimanche 1 février 2015

Lobbying : 174 députés pris la main dans le sac

          Ce n'est un secret pour personne, les députés ne sont plus là pour leurs électeurs mais pour les lobbys qui les emploient en. Dans un rapport de 2014 de l'ONG international Transparency, la France a recueilli seulement 2.7/10. En cause, la trop grande corruption des politiciens par les lobbys.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/10/21/la-france-mauvaise-eleve-du-lobbying_4509374_823448.html

Depuis, rien n'a changé et la loi Macron l'a une fois plus demontré. En effet, ce sont 174 députés qui ont copié-collé dans leurs amendements les propositions du Conseil supérieur du notariat, opposé à la loi Macro. Une honte. Que l'on ne s'étonne pas de la monté des extrêmes.

http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/loi-macron-quand-les-notaires-ecrivent-eux-memes-les-amendements-des-deputes_1645371.html

lundi 3 octobre 2011

La BCE prisonnière d’une anomalie inhérente à sa conception

Faisons juste un petit état des lieux. Les euro-obligations que la finance gardait précieusement comme plan B viennent de voler en éclat. En effet, Standard and Poors a annoncé hier que les euro-bonds auraient une note lamentable de type « junk bond » s’ils venaient à voir le jour. On se demande encore comment des obligations européennes sans gouvernance fédérale avec seulement 6 états notés AAA pouvaient prétendre avoir les faveurs des agences de notations et des investisseurs.

Ainsi, avec un FESF (fonds européen de stabilité financière) qui tarde à se mettre en place et des pays de la zone euro qui commencent à évoquer à demi-mot la sortie de la Grèce, la BCE commence à se sentir démunie avec ses 192 milliards d’obligations grecques, espagnoles, portugaises et italienne. Ce chiffre donne d’autant plus le vertige quand on sait que les fonds propres de la BCE sont seulement de 10 milliards. En procédant au rachat de 100 milliards de dettes espagnoles et italiennes la semaine dernière, la BCE a mis en péril sa propre survie tout ca pour gagner 5 jours …

Cinq jours, c’est le long-terme pour la finance, surtout quand on sait qu’en 2010 la durée moyenne de détention d’un actif est descendue à 1minute à cause de l’émergence du high-frequency qui représente plus de 70% des volumes journaliers aux USA …

Les choses commencent à se corser pour la BCE puisque ces mauvaises nouvelles commencent à mettre en lumière un « défaut systémique ».

En effet, les banques centrales possèdent un défaut de conception qui ne leur permet pas structurellement de fonctionner correctement. Un économiste, Jan Tinbergen, fut le premier à la montrer du doigt à travers « la règle de Tinbergen ». Ainsi, pour mener à bien des objectifs de politiques économiques (chômage, investissement, inflation etc.) il convient de posséder un nombre équivalent d’instruments. Par conséquent, un outil économique ne doit aucunement servir pour 2 objectifs de politique économique, sous peine de créer un dysfonctionnement systémique.

Or, le problème précisément de la banque centrale européenne, comme de la banque centrale américaine, c’est que le taux directeur sert à la fois à maîtriser l’inflation et à favoriser l’investissement et donc l’activité. La banque centrale européenne, d’inspiration allemande, à tout de suite compris qu’elle s’exposait à de graves difficultés si son taux directeur servait des objectifs contradictoires et a contourné le problème en créant une hiérarchie parmi ces derniers. Ainsi, normalement, la BCE devait prioriser l’objectif de maîtrise de l’inflation. Dans les fais, en venant en aide aux banques et en abaissant son taux directeur à 1% (0% pour la FED pour rappel) elle a décidé de laisser l’inflation filer. Si l’inflation est de 2.5% en août (au dessus de l’objectif de 2% de la BCE), les prix à la production envoient des signaux inflationnistes inquiétants en augmentant à 6.1% en Juillet. D’ailleurs, le chiffre de 2.5% semble peu crédible au regard de la forte inflation observée en Angleterre et dans tous les pays périphériques de la zone euro. A force de créer de la monnaie sans neutralisation et d’arroser les banques de liquidités on pourrait se retrouver dans une situation inédite combinant inflation et récession. Ce scénario n’a pas du tout été anticipé par les autorités et pourrait agir comme une arme nucléaire économique.

Prisonnière de 192 milliards d’actifs souverains toxiques, la BCE ne possède plus aucune marge de manœuvre. Soit, elle laisse son taux directeur à un niveau très bas dans le maigre espoir de soutenir la croissance (et surtout les marchés financiers) et dans ce cas elle laisse l’inflation détruire la consommation, les marges des entreprises ainsi que les rendements financiers. Soit, elle monte son taux directeur et tente de maitriser l’inflation mais dans ce cas elle réduit l’accès au crédit (laissant les banques à leur triste sort) et créent une augmentation des taux d’intérêts des obligations entraînant une dévaluation de ces dernières. Or, si les obligations se dévaluent simplement de 10% sur un portefeuille de 192 milliards alors c’est près de 19.2 milliards qui doivent être portés en dépréciation d’actifs contraignant la BCE à laisser les obligations jusqu’à leur maturité. Dans le cas d’un défaut de paiement de 10% seulement, c’est 19.2 milliards qui disparaissent à tout jamais. On comprend alors le malaise de Trichet face à un défaut de paiement partiel de la Grèce surtout quand on sait que les fonds propres de la BCE se limitent à 10 milliards d’euros.

Certes, la banque centrale pourra alors faire fonctionner la planche à billet à défaut de pouvoir se recapitaliser auprès des états ce qui lui ferait perdre toute crédibilité. Néanmoins, une telle opération alimenterait une forte inflation puisque l’euro n’a pas le statut de devise de réserve et que la confiance qu’il lui est attribué s’érode de jour en jour. C’est dans ce contexte, que l’économiste en chef de la BCE partisan de l’orthodoxie monétaire, Jürgen Stark, à démissionné. Sa décision a eu l’effet d’un véritable coup de tonnerre au sein du monde politique et financier, révélant au grand jour les fortes dissensions concernant les rachats de titres souverains européens. La décision de Stark semble sage car la banque centrale européenne a perdu la seule caractéristique qui justifiait sa création : son indépendance. Elle est à présent clairement à la solde des politiques qui eux-mêmes sont à la merci des marchés financiers.

Alexandre Letourneau

vendredi 30 septembre 2011

Economie : L’EUROPE À DEUX DOIGTS DU DÉSASTRE

Je tiens à remercier Paul Jorion et Julien Alexandre pour m'avoir laissé prendre la plume le 11 août dernier sur le blog pauljorion.com.
www.pauljorion.com/blog/?p=27419

L’EUROPE À DEUX DOIGTS DU DÉSASTRE, par Alexandre Letourneau


Ce qui se joue actuellement n’est plus ni moins que l’avenir de l’Europe. Ce que la plupart des gens ignorent, c’est que son destin est lié à celui de la France. En effet, afin de contenir les flots de ventes des obligations de pays en difficulté tels que l’Italie, la Grèce, l’Espagne et l’Irlande, l’Europe a mis en place le FESF (fonds européen de stabilité financière). Son but est de racheter les obligations des pays européens en difficulté. Très vite, le fonds a connu ses premières difficultés : initialement prévu pour 440 milliards d’euros, il a vu sa taille fondre à 255 milliards. En effet, seuls les pays ayant une notation triple A ont eu le droit de se porter garants (la France, l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Finlande). Le 11 mars 2011, sous la pression des marchés financiers, les États ont décidé d’augmenter la taille effective jusqu’à 440 milliards poussant l’Allemagne et la France à faire le grand écart. Hélas, 440 milliards, c’est à peine suffisant pour aider la Grèce. En cas de contagion de la crise à l’Espagne ou à l’Italie, le FESF est dans l’incapacité de faire quoi que ce soit.

Dans les faits, la France et l’Allemagne sont les principaux contributeurs au FESF (la contribution étant calculée en fonction de la quote-part dans la banque centrale européenne). Son principe est celui d’un montage financier qui consiste à permettre à des emprunteurs en situation de défaut de paiement de « redorer » leur signature en mutualisant le risque. Cela ne résout en rien le problème de la dette mais permet de gagner du temps. À ce jour, le FESF est la dernière carte à jouer de l’Europe.

Je rappelle souvent que le FESF prend naissance dans un paradoxe idéologique des politiciens. D’un côté, ces derniers crient à ceux qui veulent l’entendre que les marchés « ont toujours raison », qu’ils ont une capacité de s’autoréguler et que rien ne doit entraver la formation du prix (entre l’offre et la demande). Ces seules affirmations justifient aux yeux des gouvernements les mesures de libéralisation que nous connaissons depuis des décennies. D’un autre côté, les mêmes affirment que les marchés ne comprennent rien aux problèmes de la dette, qu’ils sont incapables de s’autoréguler et donc qu’il faut intervenir massivement (à coup de 1.000 milliards via les banques centrales, le FESF, etc.) pour corriger les excès de ces derniers qui menacent s’effondrer. Voilà le signe flagrant qu’à ce jour, il y a non seulement une défaillance politique mais également une grave incohérence idéologique.

Mais outre des problèmes d’utilité et d’efficacité, le FESF possède un énorme point faible : il est lié à la note souveraine de la France. Si une agence de notation avait l’idée de dégrader d’un seul cran la note de la France et que celle-ci décide de se retirer du fonds, alors le FESF reposerait essentiellement sur l’Allemagne et l’Europe volerait automatiquement en éclat puisque des pays comme la Grèce se retrouveraient « sans couverture ». Cela provoquerait un véritable chaos financier qui se propagerait dans la journée même à l’Italie, l’Espagne, le Portugal et même la France. Même si la France décidait de rester dans le fonds, la notation de celui-ci (actuellement triple A) serait affectée, renchérissant ses conditions de financement. Cruel dilemme.

D’ailleurs, cette dernière commence à susciter l’inquiétude. La croissance de la France s’enlise et la dette s’approche dangereusement des 100 % du PIB. Une fois de plus, le budget totalement surréaliste basé sur une croissance de 2.5 % (revu à 2 %) va être déficitaire…

Attirés par l’odeur du sang, les spéculateurs s’en prennent à présent à la France. En effet, le CDS sur la dette française est en passe de s’envoler atteignant des plus hauts historiques.



Ainsi, à travers les faiblesses de la France, l’Europe se retrouve sans défense avec le pistolet des agences de notation pointé sur la tempe.

Un seul tir sur la France et c’est l’Europe qui vole en éclat.

dimanche 31 juillet 2011

Economie : Ou va l'argent des contribuables américains

Je me permet d'ajouter cette vidéo de CNN qui explique très bien les enjeux des discussions entre démocrates et républicains. Cette vidéo met surtout l'accent sur les ravages lors de la gouvernance de M.Bush.

mercredi 27 juillet 2011

Chute de l'économie anglaise : " C'est de la faute à Kate et William"


"Si l'économie anglaise a chuté au 2ème trimestre c'est de la faute à Kate et William". Voila un titre que l'on aurait pu trouver dans une revue humoristique, et pourtant, c'est ce que l'on a pu lire dans de respectables journaux comme le Financial Times ou les échos. Il n'est de secrets pour personne que beaucoup d'informations qui nous arrivent sont transformées afin de paraitre "acceptables" pour le grand public. Néanmoins, cette fois ci, les anglais ont fait très fort et le seul sentiment qui se dégage à la lecture de "cet essai humoristique en économie " c'est que l'on nous prends pour des idiots.

Voici une citation du rapport "d'experts" largement relayée par les médias financiers :

Le Produit intérieur brut (PIB) a enregistré une croissance de 0,2% seulement au deuxième trimestre par rapport au précédent, et progressé de 0,7% sur un an, a précisé l'Office des statistiques nationales (ONS).

Le fort ralentissement de l'économie par rapport au début de l'année s'explique cependant en grande partie par des facteurs exceptionnels, qui ont réduit la croissance d'un demi-point. Autrement dit, elle aurait atteint 0,7% sans ces turbulences.

Le plus gros impact est venu du mariage du prince William et de Kate Middleton fin avril. Malgré la liesse et la ferveur populaires, les retombées touristiques et les recettes commerciales (comme les achats d'objets-souvenirs et de cotillons) n'ont pas suffi à compenser la perte d'activité liée au jour férié décrété pour l'occasion.

Donc si nous nous référons aux explications des experts, en grande partie à cause d'un jour férié sur le trimestre, le PIB anglais aurait seulement augmenté de 0.2 point au lieu de 0.7 point. Par conséquent, cela signifierait que durant cette fameuse journée les anglais auraient dû fournir l’effort de plus de 100 jours de production normale ... Je crois que cela se passe de commentaires.

De plus, le mariage à généré de fortes recettes liées au tourisme et à la consommation. Autre point, contrairement à ce qu'affirme le rapport, de nombreux anglais ont continué à travailler. ( de nombreux services ne peuvent s’arrêter pour cause de mariage)

Ce qui est très inquiétant dans cette histoire, c'est de lire de telles énormités de gens s'autoproclamant experts. On comprend des fois pourquoi l'économie va si mal.

Certains vous dirons que les gouvernements ne savent plus comment cacher le fait qu'il n'y a plus de pilote dans l'avion d'autres vous dirons qu'il s'agit du légendaire "humour british". A vous de voir.


A.L